Un artisan pour les relier, et dans le monde des Hommes nous les amener

Aujourd’hui, nous mettons à l’honneur les travaux de Arnaud Hosse, fan passionné de Tolkien et de calligraphie ! Après ce qu’il décrit comme une « longue gesticulation mentale », ce dernier est parvenu avec éclat à donner vie à trois ouvrages inspirés de la Terre du Milieu.

Enthousiasmé par sa lecture du Silmarillion et les visuels des films de Peter Jackson, Arnaud Hosse réfléchit à ces livres depuis 2003 déjà. Un travail qui, même s’il se trouve facilité par une formation de relieur-doreur, reste de longue haleine, puisque son encyclopédie (le livre brun) n’est à ce jour pas encore terminée.

« Mon travail est toujours en constante évolution, car il arrive fréquemment que je retouche un livre en ajoutant une note elfique, une date, un lieu en marge quand il me semble judicieux de le faire, afin de refléter autant que faire se peut la richesse de cet univers. »

En tout, trois livres :

Un livre brun : l’Encyclopédie, réalisée en 2012

Un livre rouge : Le Livre Rouge de la Marche de l’Ouest, réalisé en 2013

Un recueil de poèmes vert, réalisé en 2014

« Il est important de savoir a l’avance quel visage vous voulez donner a votre ouvrage. »

Pour que les résultats soient vraiment crédibles, Arnaud a bien réfléchi à l’utilisation de chaque livre par les protagonistes d’Arda : il fallait à Bilbo et Frodo un livre solide d’aspect rustique, ancien, solide et bien sûr, rouge selon son titre Livre Rouge de la Marche de l’Ouest (Red Book of Westmarch), « avec des lanières de peau pour éviter que toutes les pages qu’il récupère un peu partout ne s’échappent dans son sac », ce qu’il traduit par de la peau de buffle et une reliure souple.

Le livre Brun est quant à lui réalisé en peau de chagrin fin (c’est-à-dire, en peau de chèvre), plus apte selon Arnaud aux reliures de bibliophilie. Sa reliure est faite sur plat de bois de frêne – une technique médiévale dite « byzantine ». On imagine bien Gandalf consulter de tels ouvrages pendant ses dix-sept longues années de recherche pour définir la nature de l’Anneau du Hobbit !

« J’ai tâché de donner vie au légendaire en utilisant des techniques d’époque. »

Pour les impressions, Arnaud a fait chauffer un fer à dorer pour marquer le cuir. Ni trop froid, car cela ne laisserait pas d’impact, ni trop chaud, car une fois que le cuir est marqué, c’est cuit ! Il a ainsi dû mesurer la chaleur du fer sur la paume de sa main avant de s’en servir pour dessiner les motifs.

Tous les textes sont calligraphiés à la main, avec beaucoup de rigueur et de patience. S’inspirant des films et des travaux de certains confrères sur internet, Arnaud a placé ses illustrations là où il jugeait qu’elles serviraient au mieux le texte. Ainsi, il n’a reproduit l’édition d’aucun livre paru – dans notre monde ! – mêlant l’anglais et le français (traduction de Francis Ledoux) de sorte à ce que ses lecteurs puissent bénéficier des deux langues, et surtout de leurs onomastiques « tout aussi drôles ou fascinantes ».

Arnaud nous a avant tout contactés pour avoir un retour sur son travail. En ce qui nous concerne, ce n’est pas une pierre mais un joyau qu’il a porté à l’édifice ! Chapeau bas, l’artiste !

Et vous, que pensez-vous de son travail ? Dites-nous tout !