Exclusivité Tolkiendrim – Interview de Lee Pace
Découvrez l’interview de Lee Pace (Thranduil), réalisée lors du passage de Benjamin sur le tournage du film Le Hobbit !
La veille, Lee Pace a tourné une séquence avec Tauriel, dans laquelle il semble que les deux personnages sont en froid. C’est peu de le dire, car Thranduil sort son épée et la menace. Gandalf calme et résonne le roi de Mirkwood, mais tout ceci se réglera avant la bataille des cinq armées.
Comment résumez-vous le fait de participer à une série de films qui a autant de succès ?
Lee Pace : – Oh, c’est génial ! C’est la troisième fois que je viens ici. Tout a commencé il y a deux ans, et chaque année à la même période je descends en Nouvelle-Zélande pour travailler sur le Hobbit. Ça a été fantastique. J’ai été ravi d’avoir été invité à en faire partie. J’ai tout simplement adoré chaque minute, ça a vraiment été amusant. J’ai rencontré beaucoup de monde. J’aime la Nouvelle-Zélande et je ne me lasse pas d’y être. Je suis heureux d’être ici.
Certaines choses vous ont-elles surprises ?
Lee Pace : – Oh, oui, je pense qu’il y a eu beaucoup de surprises. C’est une expérience unique dans tous les sens du terme, vraiment différente de tout ce que j’ai déjà fait. L’état d’esprit autour du film est tout à fait unique, la construction de ce personnage tout au long de ces trois années a été unique. Oui, beaucoup de choses sont vraiment différentes ici.
A-t-il été difficile de devenir Thranduil ? Comment avez-vous préparé votre personnage ? Avez-vous apprécié d’être le roi des elfes Sylvains ?
Lee Pace : – Oui, j’aime pouvoir me transformer, incarner quelqu’un de très différent de moi. Avec Thranduil, j’ai eu beaucoup d’occasions de montrer un personnage à l’opposé de celui que je suis. Avec Terry Notary (Coordinateur des cascades. Ndlr) nous avons travaillé en dehors des prises sur des mouvements vraiment sympas, de telle sorte que lorsque nous arrivions sur le plateau, nous n’avions plus besoin d’y penser. En ce qui concerne ma voix, Leith McPherson (coach vocal et linguistique. Ndlr) m’a beaucoup aidé à la placer et à prendre un accent qui ne soit pas britannique, mais qui évoque un roi.
Est-ce devenu naturel avec le temps ?
Lee Pace : – J’ai vraiment dû y prêter attention, car je suis Américain et c’est très différent de ma façon de parler. Mais j’aime ça, j’aime tout ce qui rend le personnage différent d’un autre. C’est vraiment intéressant. Ensuite, réfléchir ce à quoi le personnage allait ressembler et à sa manière de combattre, a été un gros travail.
Votre personnage semble être très froid, très distant. Allons-nous voir un autre aspect de la personnalité de Thranduil ?
Lee Pace : – C’est un personnage complexe. C’est un elfe très ancien, très, très vieux, et très sage. Mais vous savez, Tolkien lui-même dit que les elfes de la Forêt Noire sont moins sages et plus dangereux que les elfes d’autres parties du monde. Thranduil est comme un animal sauvage dans les bois. Vous ne croisez pas son chemin sans problèmes. Mais je pense qu’il a raison dans le deuxième film. Je pense qu’il a raison d’agir de la sorte. Treize nains débarquent pour réveiller un dragon cracheur de feu, vous devez les arrêter. Vous les mettez dans une cellule.
Avez-vous rencontré Hugo Weaving ? Vous a-t-il donné quelques conseils pour jouer un elfe ?
Lee Pace : – Je n’ai rencontré aucun des acteurs de la précédente trilogie. Je n’ai rencontré ni Hugo, ni pour le moment Cate Blanchett.
Vous êtes des elfes différents !
Lee Pace : – Nous nous trouvons dans des zones différentes de la Terre du Milieu et nous avons également tourné à des moments différents, c’est pourquoi nos chemins ne se sont jamais croisés.
Mais vous avez rencontré Orlando Bloom !
Lee Pace : – Oh oui. J’ai eu des scènes avec Orlando et Evangeline. Mais eux, ils sont de mon coin.
Quelle est votre relation avec Tauriel ?
Lee Pace : – C’est une relation très intéressante, parce qu’elle et moi avons beaucoup de scènes ensemble. Tauriel est le chef de ma garde, de mes forces spéciales à l’intérieur de la Forêt Noire. C’est une tueuse impitoyable, quelqu’un à qui je tiens. Et ce qui arrive dans le dernier film est très compliqué.
C’est la plus grande franchise d’ heroic fantasy du monde. Avoir joué dans la série « The Fall » vous a-t-il permis d’apporter votre expérience personnelle dans ce domaine sur ce film ?
Lee Pace : – “The Fall” était l’un des tout premiers films auquel j’ai participé. C’était une expérience incroyable. J’ai beaucoup appris alors, sur la réalisation des vidéos, et ce dans beaucoup de domaines. Nous avons tourné sur une longue période. Il n’y avait pas seulement la présence de Tarsem derrière la caméra, mais un tas de techniciens photos vraiment fantastiques sur ce projet, alors j’ai beaucoup appris en matière de réalisation. C’est le genre de film narratif qui fonctionne très bien au cinéma. Ça touche à l’imaginaire. C’est très visuel, la façon dont l’esprit de cette petite fille travaille. J’ai appris tellement de choses dans ce film.
Pouvez-vous expliquer votre relation personnelle avec les livres ? Avez-vous lu les livres du professeur Tolkien avant de travailler dans les films, vous rappelez-vous la première fois ?
Lee Pace : – Mon père m’avait donné le livre Le Hobbit quand j’avais treize ou quatorze ans. Je suis de Chickasha en Oklahoma. J’y suis né et mon père y a grandi. Dans le cimetière local il y a une tombe sur laquelle est écrit : « Bilbo Baggins » Je ne sais pas qui l’a mise là. Il se pourrait que Bilbo Sacquet soit de Chickasha, Oklahoma ! Mon père m’avait donné à lire Le Hobbit, et puis au collège j’ai lu Le Seigneur des Anneaux. Par la suite, je me suis plongé dans les autres écrits de Tolkien, les annexes et Le Silmarillion. Tout cela m’a permis d’étoffer mon personnage.
Allons-nous voir des choses en rapport au Silmarillion dans le troisième film ?
Lee Pace : – Non, non, le film, c’est juste Le Hobbit. C’était juste pour mon personnage, juste pour moi. J’ai beaucoup apprécié de lire Tolkien. Les elfes sont un mystère. Même après avoir incarné l’un d’entre eux à l’écran durant si longtemps, je n’arrive pas à m’ôter l’idée qu’ils sont différents de nous. Ils sont différents, différents comme les arbres sont différents de nous. La façon dont ils veulent les choses et dont ils se comportent dans la nature est différente à bien des égards.
Même s’ils sont des elfes, ils ont quelques défauts. Ils ne sont pas parfaits. Ils font des erreurs, ils font des batailles entre eux et parfois, ils combattent leur propre roi…
Lee Pace : – Et ils ressentent de la douleur. Ce sont des êtres profondément complexes.
Il y a un moment difficile entre vous et votre fils. Legolas et Thranduil, sont-ils en conflit ?
Lee Pace : – Dans La Désolation de Smaug, Tauriel et Legolas quittent mon royaume. Je leur interdis de le faire et je leur dis qu’ils doivent protéger la Forêt Noire. C’est leur devoir, c’est notre devoir en tant qu’elfes, de garder mon peuple en sécurité. Nous ne nous comprenons pas, l’un et l’autre.
Racontez-nous votre travail avec Peter Jackson ?
Lee Pace : – Je pense que c’est la personne la plus créative que j’ai jamais rencontré. Il a une imagination tellement incroyable. Il fait en sorte que l’histoire soit spectaculaire, que les combats soient spectaculaires. Il crée une Terre du Milieu toujours surprenante qui vous laisse sans voix. C’est amusant d’en faire partie. Pour l’interprétation du rôle, il m’encourage toujours à y aller à fond. « Ne réfléchi pas, vas-y fonce ! » Je ne sais pas comment mieux l’expliquer. Je trouve que c’est inspirant de travailler avec lui, très encourageant, vraiment très inspirant. C’est tellement bon lorsque vous rentrez chez vous après avoir tourné une scène, et que vous sentez que vous avez fait du bon travail.
Quelle a été votre réaction la première fois que vous vous êtes vu en costume, totalement transformé ?
Lee Pace : – C’était bon ! C’était il y a deux ans. Mais je me souviens quand Peter Jackson est venu. Nous avions d’abord mis les perruques et les oreilles, et il s’est écrié : « Wow, oui ! C’est lui !». C’est ce que je trouve vraiment très bien avec ce processus. Il y a une telle collaboration, Il y a tellement de personnes différentes qui contribuent à la création du personnage : ceux qui ont en charge le maquillage, les costumes, la conception de l’épée.
Ce sont tous ces éléments qui font le personnage. Moi je n’en fais qu’une très petite partie, je ne fais que dire mon texte et donner mes idées. Mais oui, c’était sympa. La première fois qu’on a vu le personnage dans ses vêtements, nous avons commencé à comprendre ce qu’il allait dire, ce qu’il allait faire.
En termes de jeu, quelle a été la partie la plus difficile de votre personnage ?
Lee Pace : – J’ai besoin de le comprendre. C’est toujours le plus difficile pour moi. Vraiment comprendre les détails de mon personnage, ce qui le motive, avec qui il est en conflit, ce qu’il aime … Mais avec cet elfe, c’est différent. J’ai travaillé avec une certaine symbolique pour faire en sorte de ne pas penser de manière humaine. Comme pour ces diamants blancs qu’il veut récupérer, j’ai fait en sorte de trouver un symbole précieux.
Vous connaissez, le crâne de Damien Hirst ? c’est un crâne incrusté de diamants. j’en avais une photo sur mon iPhone pour la première partie du tournage. Il m’a aidé à mieux comprendre ce personnage (…) Il a été difficile de trouver les symboles appropriés pour que le personnage ait un sens pour moi.
Parlez-vous l’elfique ?
Lee Pace : – Je le fais quand j’apprends mon texte. C’est la chose la plus difficile qui soit, apprendre la langue Elfique.
Quel a été le moment le plus difficile durant le tournage ?
Lee Pace : – Vous savez quoi ? le tournage n’a pas vraiment été difficile. Ça a été un réel plaisir de travailler sur ce film. J’aime vraiment les scènes qui ont été tournées et ce n’en est qu’une partie seulement, car avec ses écrans verts, Peter va faire opérer sa magie et va créer un univers tout autour. Alors non, cela n’a vraiment pas été difficile. J’ai tourné des films difficiles, où vous vous dites : « C’est dur… Je ne sais pas si ça va être très bon… » Mais celui-ci a été vraiment bien, vraiment plaisant.
Vous avez un fils dans la trentaine dans le film, avez-vous une sorte de crise de la cinquantaine à cause de cela ?
Lee Pace : – Vous voulez dire avoir un fils qui est plus âgé que moi dans la réalité ? Eh bien, j’ai trois mille ans, ici. Si je ne l’assume pas, je ne l’assumerai jamais (rires). Non, cela ne me pose pas de problème. J’ai hâte d’être un vieux grincheux. En fait, c’est vraiment super de jouer Thranduil car il n’est rien d’autre qu’un vieil homme très grincheux (rires).
– Fin de l’interview –
Retour vers le journal de Benjamin sur le tournage du Hobbit